Polisse de Maïwenn

23 mai 2011

Maïwenn, la fille de Catherine Belkhodja a remporté le Prix du Jury à Cannes !‏

Le prix du jury

Le millésime était, de l'avis de tous (spécialistes, journalistes et cinéphiles), riche et réussi. Autant dire que le choix a dû être cornélien pour le président Robert de Niro et ses 8 acolytes du jury, aussi différents que le très cinéphile Olivier Assayas et le très fêtard Jude Law, enfermés depuis samedi dans une villa sur les hauteurs de Cannes. Et ils ont mis fin au suspense dimanche soir, après une quinzaine bien fournie

Mais d'abord, "je voulais dire que c'était une belle expérience avec mes champignons... mes compagnons", a tenté dans un Français hésitant mais si charmant Robert de Niro. Rires dans la salle. Puis est venue l'annonce duprix du jury de Cannes. Et c'est un film français qui a conquis la Croisette : "Polisse" de Maïwenn Le Besco. Une Maïwenn arrivée sur scène en courant dans une robe rouge époustouflante et époustouflée... : embrassant tous les membres du jury, avant de remercier ses proches haletante d'avoir ainsi couru et émue au bord des larmes.

Deux cocorico

C'est l'Américaine Kirsten Dunst qui a finalement reçu le prix d'interprétation féminine pour son rôle dans "Melancholia" du réalisateur danois Lars Von Trier, déclaré "persona non grata" du festival à la suite de ses propos déplacés sur Hitler. La comédienne est arrivée, visage tendu, dans une robe blanche scintillante. "Quelle semaine cela a été !", s'est-elle exclamée, évoquant "un honneur, un instant unique dans une vie" et remerciant surtout "d'avoir permis au film de rester en compétition".

Cocorico ! "On m'a dit, faut profiter, je profite !" Prenant un peu de temps avant de prendre la parole pour partager son prix avec Bérénice Béjot, sa partenaire dans le film, et embrasser sa femme, Alexandra Lamy, "que j'aime et que j'embrasse", Jean Dujardin a reçu le prix d'interprétation masculine, rapportant à la France le 2e prix de la soirée, pour son rôle dans le film muet et en noir et blanc "The Artist".

Le Danois Nicolas Winding Refn a eu le prix de la mise en scène pour "Drive", polar conduit à 100 à l'heure dans les rues de Los Angeles avec Ryan Gosling. Le prix du scénario est revenu à l'Israélien Joseph Cedar pour "Footnote", la Caméra d'or à "Las acacias" de l'Argentin Pablo Giorgelli et la palme d'or du court métrage à "Cross Country" de l'Ukrainienne Maryna Vroda. Et une Mention spéciale a été attribuée pour "Maillot de bain 46" du Belge Wannes Destoop.

Un si discret vainqueur

Ils l'ont fait ! Les frères Dardenne ont remporté un 3e prix pour un 3e film : "Once upon in Anatolia" du Turc Nuri Bilge Ceylan et "Le gamin au vélo" des frères Dardenne ont remporté des Grands Prix ex-aequo.

Est ensuite arrivée la mythique Jane Fonda, parlant en français pour introduire l'annonce par Robert De Niro de la très attendue Palme d'or : "The Tree of life" (L'Arbre de vie), cinquième film du cinéaste américainTerrence Malick, 67 ans, avec Brad Pitt dans l'Amérique des années 50. Un Terrence Malick absent deCannes, laissant l'un des producteurs du film récupérer la récompense surpême pour lui. Le très discret réalisateur fuit les caméras au point de n'avoir pas été pris en photo depuis une trentaine d'années... "C'est difficile de prendre la place d'un géant", a expliqué le producteur, précisant avoir parlé au cinéaste "notoirement timide, discret et humble" dans la journée, qui est évidemment "ravi".