Macha Béranger, une voix de la radio s'éteint
Pendant trente ans, pour les auditeurs de France Inter, elle a été cette voix rauque et cette oreille rassurante qui savait écouter les confessions de la nuit : Macha Béranger (photo), de son vrai nom Michèle Riond, est morte, dimanche, à 67 ans, des suites d'une longue maladie, à son domicile de Perray-en-Yvelines.
En 1977, France Inter la recrute pour animer une émission nocturne. L'époque est à l'expression libre et la radio sera le premier média à le permettre, grâce au téléphone. Macha Béranger a toujours rendu hommage aux pionniers de la « confession psychologique » que furent Ménie Grégoire (sur RTL dès 1967), puis Gonzague Saint Bris sur Europe 1 (1975).
Le style « tendresse » de Macha s'imposera sur la durée : plus de 100 000 personnes écoutent Allô Macha, le soir. Un public ciblé au départ, exerçant des professions de nuit (infirmières, routiers...), des étudiants aussi les dernières années. Ils se confient, parlent parfois de la pluie et du beau temps, du petit dernier, du chômage. Macha Béranger les appelaient « les sans-sommeil » ; eux savaient tout d'elle, ses enfants, son divorce, sa haine du football, sa folie des fringues, ses abus de tabac.
En 2006, quand la direction de France Inter supprime l'émission, c'est le tollé. « Je suis choquée comme une femme trompée », avait alors déclaré l'animatrice. Alain Delon lui-même signera la pétition pour maintenir à l'antenne « la Sainte maman des conflits », comme l'appelle Nougaro dans sa chanson Insomnie. Rien n'y fit. Après France Inter, Macha Béranger tente sa chance sur d'autres médias, mais le coeur n'y est pas et la santé non plus.
Formée au théâtre Charles-Dullin, elle a aussi tourné dans quelques films. Elle était Tante Régine dans la comédie Comme t'y es belle ! Depuis 2002, elle jouait le rôle de Béatrice Mondino, dans la série télévisée Sous le soleil. Elle rêvait d'un rôle à la Joan Collins, dans Dynastie...