LE COEUR EN BEQUILLE de Mathilde Noé
Un roman qui se lit très vite, trop vite...
Le père Pintaboeuf se receuille devant la tombe de bertille, sa femme ; sa casquette à la main, il la roule entre ses doigts épais et déformés.
Le pantalon de velours est d'une couleur indécise ; à la veste dépareillée manquent des boutons.
"Tu sais ma fifille, c'est bien vide chez nous, tu manques à la besogne, je suis las, ou bien las."
Il murmure devant le marbre blanc, sans larme. Ses yeux sont comme le bonhomme, un peu éteints. Il y a des moments où l'on promène sa solitude entre l'église déserte et le cimetière aussi désert. Celui-ci est retiré du village paisible, relativement petit et parfaitement entretenu. Il y règne une sérénité qui le rassure. Ce soir d'automne le vvent vient, soudain froid, mais il ne le sent pas. Depuis tant d'années qu'il connaît les saisons qui bousculent les nuages au-dessus des toits d'ardoise. Son corps n'est plus qu'une addition de calendriers et de lunaisons.
"Il devrait geler cette nuit fifille, je vais rentrer tes géraniums. Tu sais le chien, Blériot, a mal à ses pattes, il est comme le bonhomme plein de douleurs. Je vais allumer la cheminée, il se couchera dans le fauteuil...
Un style simple, efficace, agréable.
Que se passe-t-il quand au détour d'une convalescence, un homme de 80 ans apprend enfin à connaître ses enfants ? Mathilde Noé dépeint ici, à travers une langue précise et imagée, une galerie de personnages émouvants. Dans ces lignes transparaissent l'amour de la campagne et des choses simples, les conflits de génération, les incompréhensions ainsi que les égoïsmes et les générosités de tout unchacun. Un roman fort, ancré dans la terre sarthoise.
A lire !
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