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  • Luberon, terre provençale très prisée par les amateurs de beaux villages, de calme, de beau temps et de douceur de vivre. Liza y retrouve l'inspiration pour sa nouvelle vie d'écrivaillonne.
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20 janvier 2006

ASSASSINAT DU METTEUR EN SCENE

Jean VILAR (Fondateur du TNP - Théâtre national Populaire)  est incontestablement l'homme de théâtre français le plus marquant de l'après-guerre. Il a donné un nouvel essor à l'art dramatique et a réussi à conquérir un nouveau public qui s'éloignait du théâtre.

Extraits de : DE LA TRADITION THEATRALE - Jean VILAR  - Collection Idées NRF (1963)

ASSASSINAT DU METTEUR EN SCENE

" Il n'est pas de personnage qui ne doive être composé. Il n'est de bon comédien que de composition. Il n'existe pas de rôle qui ne soit de composition.

La composition du personnage est le jeu de la création qui, seul, apparente le métier du comédien à celui de l'artiste. Car composer un personnage, cela implique choix, observation, recherche, inspiration, contrôle.

DU CHOIX -

Le comédien choisit en lui et autour de lui.

Autour de lui, car la nature qu'il a sous les yeux livre à son attention, disons même à sa contemplation, les types les plus divers, les plus marqués.

En lui, car si le comédien n'observe jamais assez la vie qui grouille à ses côtés, d'autre part, il ne livre pas assez souvent sa sensibilité à son contact.

En résumé, un comédien doit pouvoir conserver dans sa mémoire visuelle un type d'homme qui a frappé son attention, comme il doit savoir conserver dans sa mémoire sympathique (ou sensible) les blessures reçues, les souffrances morales subies. Il doit savoir faire usage de cette mémoire et, mieux encore, l'entretenir.

DE L'EXPRESSION DES SENTIMENTS -

Le talent du comédien - et du réalisateur - n'est pas obligatoirement dans la puissance de ses moyens, dans leur multiplicité (ceci est le don du ciel assez méprisable), mais surtout dans le dépouillement de sa puissance, dans le rogorisme de son choix, dans son volontaire appauvrissement."

LE PERSONNAGE ET LE COMEDIEN -

" Le texte sagement travaillé et les personnages pressentis jusqu'en leurs plus lointains prolongements, au cours des quinze ou vingt "italiennes", le réalisateur se livre alors au jeu bénin de la mise en place, le règle et se retrouve aussitôt aux prises avec ces monstres glissants que sont les personnages.

Cela, tous les interprètes le savent aussi. Le personnage et le comédien font deux. Pendant des jours et des jours, le premier échappe au second avec une aisance démoniaque. Le pire alors est de vouloir lutter avec ce fantôme, de le forcer à être vous. Si vous voulez qu'il vienne docilement s'intégrer à votre corps et à votre âme, oubliez-le. Dans cette poursuite par osmose dont il est le témoin averti, le réalisateur doit mettre en confiance l'interprète, lui faire croire qu'il a, comme on dit si justement, trouvé ou retrouvé son personnage. Il n'est pas d'un esprit naïf d'affirmer qu'à un moment de l'interprétation tout n'est plus qu'une question de croyance. C'est par le non-combat, par l'assurance de la victoire sur le monstre fuyant que le comédien, finalement, vaincra. "

Extraits de : DE LA TRADITION THEATRALE - Jean VILAR  - Collection Idées NRF (1963)

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J
la 1ère édition de "de la tradition théâtrale" de Jean Vilar - éditions de l'Arche - 18 janvier 1955 pour l'association des amis du théâtre populaire -
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