19 avril 2008
SATIRADES de François Gautier
CIMETIERE DE BATEAUX
A quelques encablures à peine de la mer
Et privés de vagues sur cette vasière,
Ils sont là, regroupés, nus et abandonnés.
Mutilés, disloqués, les bordés éventrés,
Certains y dressent encore quelques membrures
Comme des mains ouvertes criblées d'enclouures…
Car les uns après les autres, c'était fatal,
Ils allaient s'embouquer dans cet étroit chenal
Et s'échouer sur la vase du cimetière,
Pour se dissoudre en un long repos mortuaire.
A toi qui t'approche : sais-tu que sous tes pas
La gloire des charpentiers, la sueur des calfats
Se mêlent à l'audace tenace des marins
Dont ces bateaux, rongés, embarquaient le destin ?
François Gautier
contact auteur : gautier.nelly@laposte.net
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